Le confident d'Hélène Grémillon.
RESUME
Camille vient de perdre sa mère. Parmi les lettres de condoléances, elle découvre un étrange courrier, non signé. Elle croit d'abord à une erreur mais les lettres continuent d'arriver, tissant le roman de deux amours impossibles, de quatre destins brisés.
Peu à peu, Camille comprend qu'elle n'est pas étrangère au terrible secret que cette correspondance renferme.
Dans ce premier roman sur fond de seconde guerre mondiale, Hélène Grémillon mêle de main de maître récit historique et suspense psychologique.
EXTRAIT
Camille, après avoir reçu quelques courriers, commence à se poser des questions :
"Ce n'était pas possible, l'erreur persistait. Il fallait que je retrouve ce type pour lui dire qu'il se trompait de destinataire. Mais je n'avais aucun moyen de remonter jusqu'à lui, je ne pouvais pas lui renvoyer ses lettres, il n'avait pas noté d'adresse sur l'enveloppe. Il n'y avait même pas de signature, il parlait d'un "Louis" d'accord, mais "Louis" comment ?
Et puis étaient-ce seulement des lettres ? Elles en avaient à peine l'allure : pas de "Mademoiselle" ou de "Chère Camille" pour commencer. Pas d'indication de lieu, ni de date en en-tête. Et pour couronner le tout, le "Louis" en question semblait ne s'adresser à personne. "
Extrait d'une des lettres que Camille reçoit
"Quand je cherche le pourquoi de ce drame, j'en arrive toujours à la même conclusion, si Annie n'avait pas eu le goût de la peinture, rien de tout cela ne serait arrivé. J'ai cette certitude comme d'autres affirment que si Hitler n'avait pas été recalé au concours d'entrée des beaux-arts, le monde n'en aurait été que meilleur.
Madame M avait été attirée par une jeune fille qui peignait, c'était pour cela qu'elle l'avait invitée à entrer quelques minutes, le temps d'une tasse de thé. Sans ça, elles ne se seraient jamais rencontrées, restant l'une pour l'autre deux étrangères que tout, depuis leurs naissances, opposait. "Madame M s'ennuie toute seule", avançaient les uns, "et puis elle est encore si jeune" surenchérissaient les autres. Le village entier essayait de trouver des raisons à cette amitié contre nature entre cette bourgeoise de grande famille et leur petite Annie. Après avoir rejeté, pour trop humiliante, que "les riches aiment les pauvres quand ils sont beaux", "les riches aiment les artistes" fut l'explication finalement retenue par le bon sens populaire et je pense qu'il avait raison."
MON AVIS
Voilà un livre qui ne paye pas de mine et que je n'aurais jamais acheté (même la couverture ne m'attirait pas) si je n'avais lu les critiques d'une amie qui l'avait beaucoup apprécié.
Alors je me suis laissée tenter et je ne regrette vraiment pas. Ce livre est un petit bijou !! J'ai adoré.
Cette jeune femme éditrice, Camille, après le décès de sa mère, reçoit régulièrement des lettres, longues, sans adresse, sans aucune indication. Mais l'histoire qu'elle raconte l'intrigue. La personne s'est elle trompé de destinataire ? Ou est-ce un manuscrit que quelqu'un lui envoie dans le but d'être publié ? Cependant, au fur et à mesure, elle attend avec impatience de recevoir la suite et commence à comprendre que cette histoire a un lien avec la sienne... Mais lequel ?
Avec des détails mineurs, comme une église qui est décrite, un nom de village qui commence par la lettre N, un petit étang, Camille va tenter de retrouver celui qui lui envoie les lettres...
Ce livre est passionnant, la majeure partie étant le récit de ce Louis qui se passe pendant la seconde guerre mondiale.
Un livre plein d'émotions, d'amour, de haine, de colère. Des destins terribles pour des personnages attachants.
MA NOTE
5 sur 5